PRESENTATION DU PROJET

1. Titre du projet, synthèse et objectifs :

Rénovation et amélioration des infrastructures scolaires de l’école de Siwo

en vue de développer l’éducation primaire pour tous (OMD2 : Objectif du Millénaire pour le Développement)

2. Historique du projet :

Un partenariat scolaire a été mis en place par VSF depuis octobre 2007 entre l’école de Siwo et l’institut Thalassa de Berck sur Mer (62). Les échanges sont réguliers et très enrichissants : cahiers de correspondance faisant la navette, colis de spécialités locales, cassette de chants avec matériel pour les auditionner, etc.). Un projet de création de BD par les enfants est à l’étude : le scénario sera élaboré à Siwo ainsi que le choix des personnages et la réalisation technique sera réalisée par les élèves de l’institut Thalassa. Thème : éducation sanitaire

Chaque année, VSF organise 1 à 2 missions scolaires et à chaque fois, l’école de Siwo est visitée . Ce fut le cas en 2008, 2010 et 2011. En 2009, la rencontre avec les enseignants de Siwo a eu lieu au cours d’une réunion pédagogique sur les partenariats scolaires VSF qui s’est déroulée à Moundé (à 6km environ)

3. Contexte socio-économique local :

Les îles du Sine Saloum, où se trouve le village de Siwo, sont particulièrement isolées et enclavées puisqu’accessibles uniquement par pirogue ou bateau à partir de 3 points marquant la fin du réseau routier (N’Dangan, Djiffer et Foundiougne) . Ce petit village de 600 habitants se situe à chaque fois à plus de 5 heures de navigation (seule communication possible) de ces 3 points, ce qui constitue un paroxysme en matière d’isolement. L’activité économique principale est centrée sur la pêche ce qui provoque l’absence des hommes pendant de longues périodes.

La case de santé de Siwo a pu être construite grâce à l’appui financier d’une famille française. En dehors de cela, aucune association n’intervient à Siwo hormis VSF.

L’école a été construite dans les années 1990, elle est complètement décentrée par rapport au village. Elle compte aujourd’hui 162 élèves.

L’école de Siwo compte 6 classes construites en dur, 2 sont dans un état de dégradation tel qu’elles st désaffectées, ce qui nécessite à chaque rentrée scolaire la construction de classes provisoires (en paille) afin d’assurer l’accueil et la scolarité des écoliers dans des conditions de sécurité qui s’avèrent très précaires (assemblages plus ou moins fiables des rondins de bois : voir photos!).

Cette école ne dispose d’aucune adduction d’eau ni d’alimentation électrique.

-Vie et  conditions de  travail des enseignants :

Elles sont particulièrement difficiles et éprouvantes car il n’existe aucune structure d’accueil pour eux.  Etant tous des expatriés*, ces enseignants partagent à longueur d’année et dans une  promiscuité pénible la vie des habitants qui leur accordent  l’hospitalité.

Le partenariat scolaire mis en place depuis 2007 par VSF nous a permis une approche et une observation approfondies,  objectives et circonstanciées de cette situation. Nous connaissons bien les élèves et leurs enseignants qui ont toujours eu une attitude de coopération culturelle et pédagogique dans leur correspondance scolaire sans jamais montrer la moindre attitude de demande ou d’assistanat.

Ces conditions de vie ne leur permettent pas de travailler dans des conditions sereines le soir ni d’échanger entre collègues. Ces conditions pénibles génèrent un turn-over des enseignants qui s’avère néfaste à la qualité de l’enseignement (pas de projet à moyen et long termes, pas de continuité, pas d’investissement des enseignants dans la vie de l’école et du village).

*Expatrié : c’est le terme employé localement pour désigner ces fonctionnaires en général originaires de régions urbaines du Sénégal  et nommé dans ces îles loin de leur famille.

4. Etude des réponses les plus adaptées à la demande :

La construction d’un nouveau bâtiment (deux classes) permettra un accueil convenable pour tous les élèves et donnera aux enseignants de meilleures conditions de travail.

La réhabilitation des anciens locaux et leur transformation en logement communautaire permettra l’hébergement des 7 enseignants qui actuellement logent dans des familles du village. Cette amélioration des conditions de travail favorisera la stabilité du personnel enseignant et par là même la qualité de l’enseignement.

Enfin, une alimentation en eau par un système de récupérateur d’eau de pluie et une alimentation électrique autonome aussi bien pour les classes que pour le logement (panneaux solaires, batteries et onduleur) améliorera sensiblement l’hygiène et des conditions d’enseignement dans cette école.

Les enseignants de Siwo ne sont pour l’instant pas formés aux nouvelles technologies. La dotation d’une U3M (voir descriptif en annexe 1) vise à produire des documents audiovisuels pédagogiques destinés à l’éducation sanitaire. Par exemple le thème du paludisme est choisi par une classe, l’enseignant élabore avec ses élèves un scénario qui est ensuite validé par l’autorité sanitaire locale (en l’occurrence l’Infirmier Chef de Poste de Diogane dont dépend la case de santé de Siwo). Après cette validation, le scénario est mis en images (ex : PowerPoint) par l’enseignant, diffusé dans l’école, le village, les écoles environnantes.

Cette dotation sera accompagnée de 2 formations :

-Formation générale à l’outil informatique pour une utilisation pédagogique (annexe 3)

-Formation pour la réalisation de supports audiovisuels pédagogiques d’éducation sanitaire (annexe 3)

 REALISATION DU PROJET

Carte Saloum

Calendrier des travaux : Les différents financements, obtenus de façon échelonnée, ont permis de travailler par tranches successives.

 –Tranches 1 et 2 :de novembre 2011 à février 2012: financement VSF et Fondation Air Liquide avec présence à Siwo de la famille Picard et M. René N’DOUR qui présideront ensemble à la cérémonie de démarrage des travaux. Cette cérémonie et ce démarrage auront un effet catalyseur sur la suite du projet et dans la recherche de financement. Cette tranche comprendra : fondations, gros œuvre du logement communautaire. Dotation U3M (annexe 1 du projet) et renforcement formation des enseignants aux nouvelles technologies.

-Tranche 3 :de mars à juin 2012: (financements AGS : Athéna Global Services et fondation Colas avec présence à Siwo de la famille Joubert) le bâtiment logement communautaire est hors d’eau (charpente, couverture, portes, fenêtres). Par effet dynamisant, début de construction par l’Etat des 2 classes (fondation, gros œuvre).

 

 

Tranche 4 et 5 :d’octobre à décembre 2012 (financements famille Fleith et « Tour de l’Atlantique 2013 ») carrelages et peintures du logement communautaire. Charpente et couverture des 2 classes. Electricité solaire

 

-Tranche 6 : de janvier à mars 2013 (financement famille Régis) Finitions portes et fenêtres de toute l’école, construction des latrines et du récupérateur eau de pluie.

 

Financement :

Budget total : 37 151€ financé par : Etat sénégalais, Participation du village (main d’œuvre, fabrication des briques, transport du sable…) et de la Communauté Rurale, Fondation Air Liquide, Fondation Colas, société AGS, association Tour de l’Atlantique 2013, familles Fleith et Régis. Voir budget définitif.

On notera que le 1er financement obtenu auprès de la Fondation Air Liquide ainsi que son versement rapide ont servi de catalyseur non seulement pour l’obtention des autres financements mais aussi pour la participation de l’Etat sénégalais qui, au vu de l’avancée rapide des travaux, s’est engagé dans la construction des 2 classes.

Implication des partenaires locaux :

Dans le budget, nous avons valorisé la main d’œuvre fournie par les villageois (APE et CGE) : ramassage du sable, transport en pirogue, déchargement sur le ponton flottant, chargement sur les charrettes à ânes et enfin déchargement au chantier… La fourniture de l’eau, la fabrication des briques (confection du béton, moulage, etc.).

Le responsable local du projet (Ousmane N’Diaye) a joué un rôle déterminant dans le suivi et la réussite du chantier. Auteur des plans, il n’a pas ménagé sa peine dans la communication, les déplacements et les transports en faisant en sorte de limiter ces frais qu’il a toujours avancés et que nous lui remboursions lors des visites de suivi de projet.

Les responsables de l’APE et du CGE ainsi que l’équipe des enseignants lui ont apporté un soutien efficace et sans faille.

 

 

EVALUATION :

Les points positifs :

            Pouvoir compter sur un responsable local fiable est primordial pour mener ce genre de projet. La structure que nous avions mise en place pour l’accompagner (CGE avec compte bancaire, APE, appui du village grâce aux réunions d’information) a bien fonctionné.

L’emploi de main d’œuvre locale a permis d’éviter les problèmes de liquidation judiciaire et de faillite que nous connaissons dans d’autres projets avec de grosses entreprises dakaroises. Cela limite aussi les frais de déplacement.

Le premier financement obtenu auprès de la Fondation Air Liquide, son versement rapide et le début des travaux ont eu incontestablement un effet stimulant et déclencheur sur la suite. L’implication de l’Etat sénégalais a été en particulier assez surprenante dans ce village très isolé.

La venue sur place des financeurs ou de leurs représentants : Jean Noël Picard et René N’Dour pour Air Liquide, Jean François Joubert pour la fondation Colas, les familles Fleith et Régis et les 3 jeunes de l’association « Tour de l’Atlantique 2013,  ont donné beaucoup de poids et de crédibilité à notre démarche.

Ousmane N’Diaye a su dynamiser et fédérer non seulement son équipe d’enseignants mais aussi le village tout entier dans ce projet. Cela a généré un esprit de cohésion et d’union, nouveau dans ce village. Assister au déchargement d’une pirogue de 20T de sable est un spectacle inoubliable ! Tous petits et grands, hommes et femmes, jeunes et vieux mettent la main à la pâte !

Nous avons retrouvé cette dynamique au sein de l’école. Les élèves sereins et heureux travaillent avec beaucoup de sérieux et d’application dans une ambiance de solidarité intergénérationnelle avec leurs enseignants motivés et attentionnés. L’amélioration des locaux y est sans doute pour beaucoup mais le fait d’avoir participé, ensemble,  à un grand projet n’est pas étrangère à cet état de plénitude.

L’école tient maintenant une place vis-à-vis du village qu’elle n’avait pas auparavant. L’équipe enseignante l’améliore encore en s’impliquant dans des manifestations inconnues jusqu’ici à Siwo (ex : remise des prix aux élèves méritants).

Le fait d’avoir travaillé en collaboration avec l’IDEN a permis de coordonner les constructions (classes et logement) et de s’intégrer au plan de développement.

Les nombreuses visites de suivi de projet par les équipes VSF ainsi qu’une relation téléphonique constante et régulière avec Ousmane ont permis de travailler en parfaite transparence.

 PROLONGEMENTS DE L’ACTION

actions de sensibilisation auprès des écoles en France ayant un partenariat scolaire en particulier :

– école Jean Paul 2 de Garches (92) classe CE1

-Institut Thalassa de Berck (62) enseignement spécialisé pour adolescents handicapés

-Lycée Jan Lavezzari de Berck (62) classe 1ère ST2S (enquêtes)

-Lycée St Thomas de St Germain en Laye (78) : financement du récupérateur d’eau de pluie