« Kanaouenn » en mission par Bernard Martin

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Dakar > Moundé

Entrée dans le Saloum le vendredi 4 Novembre. Le balisage du chenal a changé, les deux premières bouées sont un peu plus sud et le chenal est maintenant tout droit. Dans le fleuve, la première bouée verte à gauche n’est plus là ou alors on ne l’a pas vue. Mouillage devant le bolong de Moundé et sans transition, nous gagnons le village en kayak (contre le courant bien sûr !) Vendredi après-midi jour de la prière, tout est fermé, mais nous trouvons Mme Sarr (Responsable de la Case des Tout Petits) chez elle. Accueil bien évidemment très gentil, nous trions les jouets (pour les grands à Diogane et pour les petits ici) et lui laissons « ce qui lui revient ».

Samedi 4 Moundé > Bassar > Diogane

Départ avec la marée. Arrêt devant Bassar où se trouve un autre voilier VSF « Life ». Pause-café un peu rapide avec Océane et Nicolas, mais plus que prévue (bavardage, quand tu nous tiens !) et on arrivera à Diogane après la fin du montant, pas idéal mais avec trois plantages et un passage « gratouilleux », difficile de faire mieux. La Juliane et Ty Baloo sont là. On voit Théo et Julien à bord et débarquons. Inspection générale du chantier de la CDTP avec revue de détail de toute la troupe. Plus sérieusement, le chantier des Apprentis Nomades avance bien et est bien sympa. Nous rencontrons Seynabou, chez elle également, on passe prendre les jouets au bateau et les déposons avec elle à la case.

50 Diogane > Siwo

Navigation courte et sans histoire jusqu’à Siwo. Les résultats scolaires ont complètement changés : 96 % de réussite à l’examen de fin de cycle pour les élèves, le bachotage de Ibra a porté ses fruits. L’équipe d’enseignants a été inspectée et tous ont obtenu leur examen professionnel. Deux nouvelles salles de classe sont en cours de construction. La formation sur le jardinage financée par VSF est en cours depuis deux jours, le formateur nous décrit son travail et nous explique les problèmes rencontrés. Il ne faut pas creuser à plus de deux mètres sinon on tombe sur le sel, ce qui a été fait pour le « beau puits tout bien cimenté du haut » qui de ce fait est devenu inutilisable. Dans la région, il faut faire des puits peu profonds et larges. L’emplacement du jardin n’est pas assez haut sur la butte et donc termité, plus haut le sol est sableux. Les femmes pensaient que plus elles plantaient et plus elles récolteraient, or des plants trop serrés ne donnent rien. Le formateur est vraiment très bien et les femmes très studieuses.30 femmes ont suivi la formation, 20 de Siwo et 10 de Moundé. La réunion constitutive de l’Association des Jardins de Siwo a eu lieu à la fin de la formation.


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La musique et les danses ont bien avancé. L’implication de l’équipe a été générale. On avait mis la barre plus haute et les résultats ont été à la hauteur. A la restitution finale, il y a eu beaucoup de mamans et aussi des hommes pour la première fois. En tout cas, record d’affluence battu. Ces activités musicales ont une originalité certaine dans le sens qu’il y a aucun intérêt en jeu ni d’un côté ni de l’autre si ce n’est l’échange et le plaisir du « faire ensemble ».

En rentrant de N’Dangane, malgré le grand retard et l’heure tardive, à Moundé, Fatou Sarr nous fait rencontrer de responsable du GIE d’apiculture, Monsieur Abass Ndong. 8 personnes sont concernées, 15 12ruches en activité dont 7 habitées, 8 Kg ont été récoltés avant l’hivernage sur 3 ruches, 3 ou 4 ruches sont « à cinq litres d’essence du village » et ne sont visitées que tous les mois voire tous les 3 mois. A Diogane, 15 ruches pleines plus 2 inactives. 8 personnes sont concernées dont 6 actives. Seules 4 ruches ont été récoltées avant l’hivernage car comme elles n’étaient pas très pleines ils ont arrêté là. 25 Kg récoltés. Ils ont eux aussi des problèmes avec les insectes.

En conclusion, la vie n’est pas un long fleuve tranquille, même dans le Saloum !