Le retour de Yobalema à La Grande Motte depuis Gibraltar

Le 5 juin 2015, nous sommes descendus de l’avion à l’aéroport de Gibraltar. Après vingt minutes de marche, nous avons rejoint Yobalema qui nous attendait sagement à la marina où Francis, le skipper du tronçon Canaries > Gibraltar, l’avait laissé quelques jours auparavant.

A bord, 3 copains de longue date : Fanch le skipper, Christian et Michel prirent place à bord. Ces derniers avec beaucoup d’excitation, car malgré quelques expériences à la voile, ils découvraient la navigation à bord d’un trimaran et ça c’était une première. Après une journée consacrée à la découverte du bateau et à ses fonctionnalités, à la préparation et à l’approvisionnement, nous avons largué les amarres, cap sur La Grande Motte.

Durant cette remontée de 9 jours sans escales, nous aurons tout connu : des épisodes de pétoles, de vent de face nécessitant de tirer de longs bords, de vent soufflant jusqu’à 30 nœuds, du gris, du grand soleil et un peu de pluie aussi.

Au bout de quelques jours, nous avions pris possession de Yobalema. Mais peut-être était-ce lui qui nous possédait ? Vibrant, s’agitant, planant de conserve avec lui, allant jusqu’à intégrer les chants de ses haubans nous berçant comme une complainte ou hurlant avec les éléments.

20150608_184908_RedNous n’étions pas totalement seuls car régulièrement, notamment au sud des Baléares, des bandes de dauphins nous repéraient de loin, nous rattrapaient et jouaient longuement devant nos étraves.

A bord la vie s’organisait autour des activités quotidiennes et variées : manœuvres de voiles, dont le fameux geenaker (code D) nous déhalant dans les petits airs, étude de la route idéale, prises de quart , cuisine gastronomique (et sans marmitton.com !), musique et chants… Chacun contribuant naturellement à cette ambiance conviviale, loin de tout, grâce notamment à l’ouverture et à la volonté de partage du skipper.

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Seul contact terrestre attendu le matin vers 10h, le contact quotidien avec le bureau VSF, qui depuis la terre nous faisait un point météo, complété de conseils de routes. Sur place, malgré la théorie et les prévisions, la réalité était parfois toute autre.

Le 14 juin comme prévu, on accostait à la Grande Motte. Faute de vent, le moteur ayant été bien sollicité au cours des dernières heures.

Heureux et quelque peu titubants, nous venions de regagner la Terre, quittant une partie de nous mêmes qui allait rester à bord…

Michel Decker – Christian Chevalier – Fanch Guillon

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