Balade en Casamance…

Qui n’a pas ressenti une légère frustration à la fin de la mission, à l’heure de reprendre l’avion qui vous ramène en France ?

Qui n’a pas quitté la mission en se disant qu’il n’avait vu qu’une toute petite partie du Sénégal et que ce grand pays devait receler bien d’autres trésors ?

Venant de France, dès que l’on arrive à l’aéroport, on est pris en charge et immédiatement plongé dans le tourbillon de la mission. Très vite on se retrouve embarqué à bord de « Yobalema » ou sur un voilier accompagnateur à réaliser ce pourquoi nous sommes dans le Sine Saloum : projets, mission administrative ou médicale, logistique… Une petite journée de pause, un autre village et nous voila déjà revenu à Dakar pour quelques heures avant le retour en France. Avec l’impression que l’on a peu profité du pays : pas le temps, pas l’esprit, pas le moment…

Aussi, pour cette fois, nous avions décidé de prolonger notre séjour en Terre Africaine d’une semaine par la visite de la Casamance.

Oublions l’avion, trop cher et trop rapide. Cela commence donc par un voyage en ferry entre Dakar et Ziguinchor. Embarquement le soir, arrivée le lendemain matin. Avec en prime : une douche chaude, une couchette grand luxe, un super resto. Pour environ 100 € A/R. La grande classe après les 15 jours de mission VSF dans la poussière. Le retour s’effectue dans les mêmes conditions. Embarquement vers midi à Ziguinchor, arrivée à Dakar le lendemain matin vers 7 heures. Une journée, au pire une matinée, dans la capitale et retour en France. Le timing est parfaitement adapté a nos contraintes de vol.

Entre temps, voici un rapide compte rendu de ce que nous avons fait et vu :

Débarquement à Carabane sur la première île à l’entrée du delta (voir carte en bas d’article), juste a l’entrée de la rivière Casamance : église -les Diolas sont catholiques dans leur grande majorité-, cimetière, village typique et propre.

Puis pirogue pour traverser vers le nord, rejoindre Nioumoune et le génial campement « Alouga » de Hyacinte. Superbe et agréable accueil.Sans titre2 http://www.alouga.com/ALOUGA.html . Ne manquez pas d’aller faire un tour à la « Maison du Livre et de l’Image », un projet réalisé par VSF dans les années 2000 avec la population de Niomoune.

Nouvelle pirogue pour la pointe St Georges. Belle marche de 8 heures (ne pas faire comme nous : marcher en plein soleil !) vers Mlomp : grimpez en haut d’un fromager de 25 m pour admirer la Casamance de haut et visitez le Musée de la culture et des traditions Diola (génial !) à Mlomp, cases à 2 étages.

Taxi brousse pour Oussouye . Nouveau campement dans une superbe case, chez Flaubert. Bon, on apprendra par la suite que plus personne n’y va pour des raisons sanitaires : puces dans les lits. Mais rien pour nous ! ouf. Visite de la maternité.

Puis nouveau taxi vers Diembering , campement ASEB ou nous resterons 2 jours chez Charlemagne avec en prime un concert en soirée (https://www.youtube.com/watch?v=__-k5mBfLrY)  Visite d’une ferme maraîchère, d’un village solaire, des belles plages de l’atlantique, d’un musée Diola. Puis retour vers Ziguinchor avec un crochet dans l’île improbable d’Egueye.

Quelques infos et remarques : pour cette semaine, trajet bateau, campement, repas, taxi … il faut compter 280€/pers. Certes, il s’agit de campement, pas d’hôtel 5 étoiles. Mais le retour en bateau permet de faire une belle transition vers nos standards européens en matière de confort.

Pour ceux qui voudraient y aller avec leur voilier : la remontée ou la descente de la rivière Casamance est superbe. C’est tout à fait possible et facile. A condition de respecter scrupuleusement le balisage : bouée rouge, verte … le ferry s’y emploie et c’est impératif. A voir les déferlantes a 20m du ferry dans la passe, à droite et à gauche, on se dit, que le cap’tain , il a intérêt à être bien réveillé parce que la passe n’est pas bien large ! Ne pas s’étonner que le chenal balisé en pleine mer fasse parfois un angle à 90°. Etonnant. On peut aisément refaire un plein pour ensuite traverser l’atlantique depuis Ziguinchor sans avoir à remonter à Dakar.

Sans titre6Contrairement au Sine Saloum, il est très facile de se loger dans les nombreux campements. vous les trouverez tous ici

A voir également : les cases à étages, les églises, les fromagers géants, les animistes, les fétiches, les plantations de riz, les cultures maraîchères en pagaille, les guérisseurs, des villages bien propres, les forêts presque tropicales, les musées locaux, Ziguinchor, bien plus calme mais tout aussi pittoresque que Dakar, le club Med de Cap Skirring (de loin, Bouyouye, village alimenté par une centrale solaire (du même type que celle que l’on peut voir dans le Sine Saloum)Sans titre8 et qui marche impeccablement depuis 3 ans : quelques leçons à prendre au passage ! Des ponts de bois réalisés par les villageois eux-mêmes pour aller cultiver les rizières….sans compter tout ce que l’on n’a pas eu le temps de voir !

Allez-y vous ne le regretterez pas !

 

Philippe Chatelain – coordinateur VSF