Fatou DIOM

On en rêvait, eh bien voilà, c’est fait : VSF a rencontré Fatou Diome, l’écrivaine originaire de Niodior, où VSF intervient depuis plusieurs années !

La ténacité de Nathalie a fini par payer et elle a obtenu ce rendez-vous à Paris le 1er juin. Certes, nous la connaissions au travers de ses livres et de ses conférences télévisées ou sur le web, mais c’est toujours un événement que de découvrir un personnage en chair et en os. Personnage, elle l’est assurément : chaleureuse, sincère et entière, et très à l’écoute de l’autre.

L’entretien, d’une bonne heure, s’est déroulé de façon naturelle et spontanée autour des questions suivantes :

                – Comment les Niominkas perçoivent-ils une association comme VSF ?

                – Dans quels domaines et jusqu’où pouvons-nous intervenir ?

                – Pouvons-nous induire des changements de comportements sans altérer la culture ?

Au cours des différents thèmes abordés, nous nous sommes aperçus que Fatou rencontrait les mêmes problèmes que VSF dans ses projets. Ainsi, elle s’est investie dans la construction d’un pont à Niodior, exactement comme nous l’avons fait à N’Ghadior et pour les mêmes raisons. Nous avons bien ri tous les trois quand elle nous a raconté que lorsqu’elle était revenue pour suivre son projet, elle s’est aperçue qu’il n’était pas du tout conforme aux plans de l’architecte : la « gérontocratie » était passée par là et avait tout chamboulé! Autrement dit, un vieux sage avait décrété qu’il était préférable de faire autrement… Tout comme nos plans du poste de santé de Bassar ont été joyeusement modifiés !

« Toute petite, je ne savais pas ce que je voulais faire plus tard, mais je savais très bien ce que je ne voulais pas devenir ! »

Au fil de la conversation, nous prenons conscience de la grande générosité de Fatou à l’égard de Niodior, le village de ses grands-parents et où elle a grandi. Elle nous a beaucoup appris sur le code des relations interfamiliales et les lignées matriarcales, et nous a récité la sienne jusqu’à son aïeule, épouse du roi. Profondément imprégnée de cette culture, elle en est très fière. Et il faut l’entendre parler de son grand-père lui a transmis cette fierté, cet attachement à son libre arbitre et cet esprit d’indépendance propres aux Niominkas.

Nous aurons beaucoup de mal à nous quitter malgré l’emploi du temps très chargé de Fatou, et nous la remercions de nous avoir reçus avec autant de convivialité et de franchise.

                                               Max Wolffer et Nathalie Maheut, co-présidents de Voiles Sans Frontières